Le tissu africain appelé « wax » vous semble probablement familier, car il colore joyeusement nos rues, par petites touches bien identifiables.
C’est le tissu emblématique de la population africaine, et il est devenu si tendance qu’on a pu le voir porté par des stars comme Beyoncé. Mais savez-vous pour autant ce qu’est le wax, d’où il vient, comment on le fabrique, et où trouver de beaux tissus africains à la hauteur d’un succès de plus d’un siècle ? Un petit point s’impose.
Qu’est-ce que le Wax ?
Le wax est le nom d’un tissu africain traditionnel. Il est reconnaissable entre tous par ses motifs spécifiques mais surtout ses couleurs très vives. C’est un tissu de coton « sans envers » : il est aussi éclatant au recto qu’au verso, ne déteint pas, et ses couleurs ont une très bonne tenue dans le temps.
Sa grande qualité garantit son succès, inaltérable au fil des années. Si le wax est le tissu le plus porté par les Africains, que ce soit pour le « pagne », symbole de reconnaissance sociale et vecteur d’expression de la personnalité, ou pour des tenues complètes sur-mesure, il est aussi régulièrement détourné par les Occidentaux, pour des accessoires de mode ou des vêtements aux influences croisées. Le wax s’est illustré sur les podiums de la haute couture comme chez les géants de la mode comme Zara.
Tissus Wax Julius Holland
Histoire et origine du Wax, tissu africain
Vous êtes-vous déjà demandé pourquoi le plus célèbre des tissus imprimés africains porte le nom de « wax » ? Wax signifie « cire » en anglais, et le tissu wax a emprunté aux batiks indonésiens la technique de l’utilisation de la cire dans la fabrication de tissus imprimés. En effet, le wax est en fait un tissu aux origines multiculturelles.
Au 19e siècle, en pleine époque coloniale, des Anglais et hollandais découvrent le batik et s’en inspirent pour créer leur propre version de tissu aux couleurs vives imprimé à la cire, qu’ils baptisent le wax. Les soldats ghanéens, qui combattent pour la force coloniale hollandaise, sont séduits par ces nouveaux imprimés d’excellente qualité. À leur retour en Afrique, ils emportent avec eux le wax, qui se voit alors très largement adopté par les Africains jusqu’à devenir le tissu représentatif de leur identité culturelle.
Détectant une énorme opportunité commerciale, les Hollandais se lancent alors dans une production massive, revendue dans toute l’Afrique. Dans les années 1960, le Ghana réagit et cherche à concurrencer le wax hollandais par la création d’usines locales, cependant la production africaine ne parviendra jamais à rivaliser avec la production occidentale.
Tissu Wax Julius Holland
Où est fabriqué le tissu africain « Wax » aujourd’hui ?
Les principaux producteurs de Wax authentiques se trouvent aujourd’hui encore en Hollande : c’est le cas de l’entreprise Vlisco, qui revendique fièrement le « véritable wax hollandais ». En Afrique, plusieurs pays de l’ouest du continent possèdent leurs usines locales et l’on peut ainsi acheter du wax 100% africain en provenance du Bénin (entreprise Sobetex), de la Côte d’Ivoire (entreprise Uniwax), du Sénégal (entreprises Sotiba, Simpafric), du Ghana, (entreprise ABC wax) du Niger (entreprise Enitex).
Malheureusement, le wax qualitatif hollandais ou africain est directement menacé par la production asiatique, qui ébranle le marché du wax avec un tissu imprimé sur une seule face sans respecter le principe de la cire et sur des supports plus quelconques (cotons fins, voire éventuellement tissus synthétiques), mais à des prix imbattables.
Tissu Wax Vlisco
Processus de fabrication du Wax traditionnel
Le procédé d’impression du tissu africain wax est très spécifique et repose sur l’utilisation de la cire qui permet un travail « en réserve ». On parle de réserve lorsqu’on protège des zones du tissu pour qu’elles ne soient pas touchées par la couleur : si l’on « réserve » certaines parties du dessin puis que l’on vient appliquer de la couleur partout, les parties réservées resteront blanches, ou en tout cas de la couleur du support textile initial. C’est comme si le motif apparaissait « en négatif » : il se détache non pas parce qu’il est teinté mais parce que le reste du tissu est teinté.
Pour l’impression du wax, on utilise deux cylindres d’impression en cuivre gravés symétriquement en creux suivant les motifs à réserver. Les creux des cylindres de cuivre sont alors remplis de cire liquide.
Lorsque les cylindres passent sur le tissu, la cire se dépose, définissant des motifs, même s’ils ne sont pas encore rendus visibles. On fait sécher le tissu, puis on le trempe dans un bain de teinture. Il doit sécher à nouveau, et enfin, on vient imprimer les différentes couleurs vives secondaires à la main à l’aide de planches gravées.
Où acheter du tissu Wax ?
A Paris, on trouve principalement du wax dans le 18ème arrondissement, dans les quartiers de la Goutte d’Or et de Château rouge. La rue Myrha notamment regorge de revendeurs de wax. Les wax de la meilleure qualité sont désignés par des termes comme « super wax » ou « sosso wax ».
Pour un choix maximal de tissus wax (en provenance de Hollande, d’Afrique ou de Thaïlande), des prix variés, un conseil pertinent et des offres complémentaires à la vente de tissu comme la confection sur mesure, voici une bonne adresse :
« African beautiful », 68 rue Doudeauville, 75018 Paris, métro Château rouge.
Vous trouverez aussi à Paris des créateurs enclins à apporter une dose de « french touch » au wax, pour rendre hommage à ce tissu africain mythique tout en lui apportant un style plus urbain et multiculturel. Citons par exemple « Maison Château rouge », une marque disponible à la vente en ligne, et qui a même créé une collection pour le fameux concept store « Merci ».
Que faire avec du tissu africain Wax ?
Nous vous conseillons de vous emparer des textiles africains Wax pour la réalisation de vêtements aux coupes modernes comme des blazers, robes droites, jupes crayons, ou plus simplement petit débardeur pour l’été. En accessoires, le wax fonctionne très bien en pochettes, et peut recouvrir des chaussures ou de gros bracelets en formes d’anneaux.
Dans le domaine de la décoration, craquez pour des coussins wax pour une touche ethnique pétillante, habillez-en votre canapé l’été pour un contact plus frais que le cuir ou certains tissus veloutés, ou cousez de petits matelas de sol destinés à la chambre des enfants, où ils pourront s’installer confortablement pour jouer (il suffit d’envelopper une petite plaque de mousse). Des galettes de chaises en wax s’avèrent également faciles à réaliser et l’effet de collection dépareillée augmente le côté joyeux.
Image Julius Holland (fauteuil recouvert de tissu Julius Holland)
Vous savez maintenant tout du tissu africain Wax, à vous de bien le choisir et d’être inspiré !